« Ah, la radicalité : elle est compliquée ; elle fait peur, elle semble rude. Elle secoue. Elle est menaçante. Mais elle est nécessaire : c’est ce qu’il faut retenir. Elle sert à casser les dogmes, les scléroses, les certitudes imposées. Elle permet de s’obliger à réfléchir… »
Hadrien Klent

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Eirìkur Örn Norddahl

Eirìkur Örn NORDDAHL

Gaeska
Métailié

2 | 277 pages | 07-08-2019 | 18€

L’Islande vit quelques mutations étonnantes et deux couples principaux éclairent cette période atypique sur quatre jours. Un couple de députés (la femme deviendra premier ministre) aux vues politiques opposées, l’attachée parlementaire de la première et son mari ouvrier. Meilleure preuve du changement : le député de droite se laisse aller à quelques pensées de gauche (surtout quand il se retrouvera avec dans ses bras la petite Amelia à la recherche de ses parents clandestins) mais ce n’est rien devant ce qui attend le pays : certaines femmes prennent le pouvoir pendant que d'autres se jettent de la fenêtre de leur appartement, la crise économique et sociale ébranlent le pays, les banques frisent la déroute, un nombre important et inédit d’immigrés sortis de nulle part envahissent le pays, tout change, sauf la nécessité selon certains d’emprunter et le directeur français du FMI et « son phallus n’était pas des plus regardants. » Un roman fou, très singulier, l’auteur nous offre un texte déjanté mais cette folie est loin d’être gratuite, elle offre aussi une belle réflexion débordant d’humour (de tous types) sur la société islandaise, sur le système qui étreint nos pays, sur nos démocraties (les réflexions d’anthologie du jour 4 entre 21h00 et 00h00 sont à lire et relire avant chaque scrutin !), sur les dérives possibles qui nous attendent mais aussi sur l’immigration, la différence, la religion et sur la place de la femme dans ce chaos machiste. Acceptez la douce folie de Eirìkur Örn Norddhal et vous ne regretterez pas ce drôle de voyage en Islande !

Ecouter la lecture de la première page de "Gaeska"

Fiche #2389
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Eric Boury


Eirikur Örn NORDDAHL

Heimska La stupidité
Métailié

1 | 158 pages | 23-02-2017 | 17€

Un couple d’écrivains islandais vient d’exploser, ils vivent dans une société sous surVeillance (« Aki et Lenita étaient jadis deux individus civilisés. »), les caméras sont partout, la téléréalité est devenue réalité, transparence totale, tous sont surveillés tout en surveillant les autres, pour leur sécurité naturellement, la population l’a acceptée et le supporte, peut-être l’a-t-elle attendue cette solitude moderne ! Alors en toute transparence, Aki et Lenita vont s’affronter, compétition sexuelle et littéraire (le plagiat dans la transparence est-il possible ?). Ils écrivent le même roman et partagent par caméras interposées leurs ébats… Pourtant, certains, installés dans une ancienne usine de crevettes, envisagent une autre société mais il leur en coûtera cher… Court roman mordant et percutant, au rythme et au style impeccables, décrivant avec grande vraisemblance et ironie (voire joie) une société aliénée à l’observation de son voisin adoré !

Sur le même thème mais sur un tout autre ton, lire l'indispensable "Sauvagerie" de Ballard.

« L’avenir n’a rien à voir non plus avec un quelconque salmigondis – on ne saurait le lire dans le marc de café au fond d’une tasse en porcelaine, ni dans les lignes de la main, ni dans les boyaux d’un agneau, pas plus que dans les reflets d’une boule de cristal. Il n’a rien à voir avec les conjectures de nature sociale, l’imagination des poètes, les équations des scientifiques, la gouvernance du pouvoir politique ou les attentes et les exigences de la population. Il est réel. »

Ecouter la lecture de la première page de "Heimska La stupidité"

Fiche #1913
Thème(s) : Littérature étrangère
Traduction : Eric Boury